Première(s) fois

Le feu qu’il faut nourrir et réinventer chaque soir.

Le whisky au bord du manuscrit tombé du lit de la rivière.

L’hiver, un jour. La fin du printemps, le lendemain.
(Houston, we have a problem.)

Le temple bouddhiste qui pue la vie bien que rien ne bouge.

Le violon qui grince le premier jour, un peu moins le dernier.

Le chien-garou sentinelle qui dort mais qui est libre.

Les mots, les mots partout, tout le temps, qui font trembler de l’intérieur les murs de l’édifice silencieux qu’est devenu l’écrivain qui compose.

Dix jours durant, j’ai fait ce grand voyage dans la montagne. Seule. Je me suis promis de recommencer au bout du monde. Ad Libitum.

Ce fut une belle retraite d’artiste en compagnie du temps qu’il reste.

(To be continued.)

D’une Koi à l’autre – 20/02/2022 – Alt.1300

Pipelette

“Pipelette”, ça rime avec “quéquette”.

C’est la première chose à laquelle j’ai pensé quand j’ai imaginé les articles dérivés directement de mes trouvailles pour baptiser à la criée les rubriques de ce blog.
Comme le cerveau d’un écrivain est une curieuse machine, la pipelette s’est envolée dans toutes les directions dont celle-là quand le mot a été posé. La romancière de l’amour (et un peu du c**) a dit que tout allait bien, que c’était normal. Elle a même dit que tout n’était pas perdu (peuh !).

L’autre, celle qui se construit en élargissant ses horizons, est allée chercher ailleurs – parce que la vérité est ailleurs, c’est bien connu. Et parce que la romancière de l’amour qu’elle connaît bien a déjà tiré sur ce genre de ficelles sans avoir osé carrément grimper à la corde.

Commençons par le début, et ce détail qui a son importance : dans la vie, je ne suis pas une pipelette. Pas du tout. Je suis celle qui écoute plus qu’elle ne parle. Qui écoute trop, qui entend tout ou presque, et qui voit bien par-dessus le marché (grâce à une correction qui fait péter les records de mon opticien, mais c’est une autre histoire, je digresse encore et toujours…).
En situation, je joue plutôt (bien d’ailleurs) le rôle de la plante. Une plante carnivore et donc dangereuse pour qui tente de cacher quelque chose, doublée d’une rapporteuse parce que je prends malgré moi bien trop de notes dans ma tête. En gros, tout ce qui a été proféré et acté – battements de cils compris – pourra être retourné contre vous sur le papier.
Mon lectorat est ravi quand j’en injecte des morceaux choisis dans un roman, mon entourage un peu moins quand il reçoit une explication argumentée en six paragraphes – sans l’intro et la conclusion – pour parler de ce qui ne va pas (quand ça ne va pas… Je ne suis pas un monstre vraiment).
Je vous rassure, j’envoie aussi des blocs de texte bordéliques quand vraiment la coupe est pleine, et de belles odes qui caressent dans le sens du poil dans lesquelles je pèse et pense chaque mot.

Voilà de quelle pipelette on parle dans la punchline de mon blog.
Enfin, elles sont sept maintenant puisque j’avais besoin d’une rime en -ette qui collerait aussi avec “goguette” (j’adore ce mot, je l’use à ne plus en pouvoir). Sur le coup, “quéquette” n’était pas la meilleure idée qui soit bien qu’elle aurait attiré un autre type de chaland grâce à la magie du SEO et du référencement, et qu’à l’heure où je vous écris, je serais peut-être déjà devenu sur un malentendu une star de… Non, je ne veux pas le savoir, en fait.

Je partis donc seule ; puis par un prompt renfort, nous nous vîmes sept en quittant le port.

Atchoum, Joyeux, Prof, Simplet, Timide, Dormeur, Grincheux.

Orgueil, gourmandise, paresse, luxure, avarice, colère, envie.

Et surtout : Calliope, Clio, Érato, Euterpe, Melpomène, Polymnie, Terpsichore (exit Thalia et Uranie pour faire sept : je fais ce que je veux, c’est mon blog).

Vous voyez où je veux en venir maintenant, sans l’avoir décidé ?

Vraiment, le cerveau d’un écrivain, d’une femme qui écrit, d’une romancière de l’amour (et du c**) est une machine merveilleuse qu’il faut encourager à travailler.

Atchoum (c’est de bon ton par les temps qui courent) ne sera pas paresseux au fond de la mine pour trouver en Clio la pépite qu’il cherche depuis toujours.

Vous avez donc un semblant de programme. Vous aurez compris aussi que je ne m’interdirai rien ici, à l’instar de ce que j’ai commencé à faire dans mon dernier bouquin publié (putain, trois ans…) qui commence par un O (mais qui n’est pas une histoire d’O non plus, soyons raisonnable, s’il vous plaît !).

Si vous m’avez suivie jusque-là, bravo ! Sinon, suivez la carpe Koi (celle accrochée à mon balcon qui apparaît tout en haut de la page) pour naviguer dans les méandres de ce tel bordel, en espérant y comprendre quelque chose au fil des billets. Je vous rassure, nous sommes dans le même bateau qui ne chavirera pas, ou alors on se repêchera les uns les autres et ce n’est pas grave, vraiment. Parole de Sophie Sage (ah, une idée d’article… *note*) ; j’ai survécu à toute sorte de tempêtes, je deviens spécialiste de la discipline.

Une dernière chose, pour la route : “pépite” ça rime avec “bite et “stalagmite”.

Merci.